Le soir ... [Libre]

Les journées passent vite, si vite ... A peine s'était-il levé le matin même, que les dernières lueures du soleil semblaient d'estomber en haut des immeubles de la ville propère. Seul, toujours si seul ... Gadjo marchait en solitaire dans les dédales inombrables des rues, ses grands yeux timides et vairons se promenant d'une fenêtre à une autre, d'une vitrine à l'autre. Que de choses à découvrir quand on est qu'un enfant. Un immense terrain de jeu pour lui tout seul ! Enfin, sans compter la foule de gens inconnues, quelques chiens errants, des commerçants à tous les coins de rue. Mais on peut se sentir bien seul, même entouré d'une foule ... Seul parmis la foule, cela pourrait le titre d'un poème, si le petit garçon savait écrire. Peu de temps avant, il avait volé un p'tit quelque chose à grignoter et bu dans une fontaine, mais cela ne calmait pas la faim qui lui tenaillait le ventre ... au contraire, cela avait pour effet de la lui rappeler.

La nuit arrivant à grands pas, le gamin partit en quête d'un endroit où passer la nuit. Rien ne l'attirait, et il aurait bien aimé se retrouver dans le parc si reposant, trop loin. Se maudissant, il s'installa entre deux cartons dans une ruelle, pas trop passante, à la fois empruntée pour qu'il ait un minimum de sécurité. Se callant sur le côté, il serra entre ses petites mains sa si chère à ses yeuw sacoche ... Ce serait la pire chose qui pourrait lui arriver, que quelqu'un la lui vole, ou bien retourner à l'orphelinat. L'orphelinat ... Voir des enfants qui attendent des parents, alors que lui savait que personne ne l'adopterait. Trop timide, trop sauvage, muet avec les inconnus ... Un psychologue avait commencé un travail avec Gad', mais celui-ci avait fugué avant que cela porte ses fruits. de puis, il était en continuelle cavale, la peur au ventre de se retrouver enfermé, ou attrapé par les flics. Peur de ces hommes en uniforme, ces méchants ...

Roulant des yeux, il regarda quelqu'un s'approcher. L'angoisse lui fit battre plus rapidement le coeur, et il sera son sac à se planter les ongles dans la chaire. Enfant apeuré ...